Rijksmuseum : histoire d’un rendez-vous manqué ?

                                 

Fin de la folie orange après un Euro de foot désastreux pour les Pays-Bas, c’était bien la peine de faire tout ce tintouin, franchement. Mais du coup, cela laisse plus de temps pour visiter un nouveau musée  et pour essayer de récupérer les quelques neurones perdus dans la bataille à cause d’un abrutissement footballistique du cerveau.

Apres le musée Van Gogh, un autre musée très connu d’Amsterdam est le Rijksmuseum [« Raiksmuseum » pour la prononciation de ce mot barbare]. Malheureusement, ce musée est en cours de rénovation et toutes les œuvres ne sont pas visibles. « Ah quel dommage » me direz-vous ! Pas si sûr car, en contrepartie, seuls les plus beaux chefs d’œuvre sont exposés et les visiteurs ne perdent pas un temps précieux devant des œuvres quelconques, ou ne sortent pas du musée avec la tête farcie… Je m’attendais donc à la crème de la crème de l’Art, à du Beau à l’état pur, à une overdose de Sublime. J’espérais tomber en syncope devant tant de beauté, me pâmer d’admiration devant le génie des artistes…et bien quelle déception mes amis, quelle déception !

                                                                       

Soyons honnêtes, il y a quand même de belles choses à voir. Pour les férus d’histoire, il y a bien les deux premières salles retraçant l’Histoire et les conquêtes navales des Pays-Bas. Il y a également une présentation des faïences très connues de Delft. Il y a bien aussi quelques Vermeer et Rembrandt (quand même). Mais l’impression générale, c’est celle d’un musée assez décousu, sombre, rempli d’œuvres diverses et variées des Pays-Bas (qu’est-ce que ça doit être quand le musée n’est pas en rénovation !). On passe du coq à l’âne sans vraiment comprendre le sens de la visite, on se sent un peu démuni devant l’art à l’état brut, la frustration nous gagne peu à peu et finalement, sans s’en rendre compte, on presse le pas, on bâcle la visite de ce musée sans prendre le temps d’apprécier les œuvres à leur juste valeur. Dommage.

                                                                

(La laitière, Vermeer, Rijksmuseum, Amsterdam)

Toutefois, quelques petites choses ont retenu mon attention et méritent d’être mentionnées ici. La première, c’est la salle des maisons de poupées. Impressionnant ! Vraiment ! Des maisons de poupées géantes, avec une attention pour les détails, un rendu plus vrai que nature et un résultat à couper le souffle. Evidemment, ce n'était pas des jouets pour enfants!

                       

(Source: http://titam.hautetfort.com/archive/2009/06/22/maison-de-poupee.html)

La deuxième, c'est la salle Philips. Pour tenter de présenter le tableau "The Night Watch" de Rembrandt sous son meilleur jour, le Rijksmuseum et Philips se sont associés pour essayer de trouver un système d'éclairage innovant. En effet, ce tableau très célèbre a subi les ravages du temps et les ravages des vernis: pour permettre aux visiteurs de deviner l'aspect du tableau original, un éclairage spécial a été mis en place. Cela est d'autant plus intéressant que Rembrandt est connu pour sa maitrise du clair-obscur.

                                                               

La troisième, c’est le bâtiment en lui-même : très majestueux, très beau. C’est un musée que l’on voit de loin, imposant sans être lourd, et proche du Vondelpark ou de Leidseplein...donc je passe souvent devant et j’avoue qu’au début c’était un vrai point de repère pour ne pas me perdre en voulant rentrer chez moi en vélo (pour l’anecdote, j’avais aussi pour repère le musée Heineken mais c’est nettement moins classe et moins intello…mais tout aussi efficace).

                                                                            

La morale de cette histoire : Ne faisons pas la fine bouche, ce musée vaut la peine d'être vu!